Il ne se passe pas grand chose, dans ma petite vie, ces derniers temps.
Enfin installée, les jours passent et se ressemblent.
Un peu trop, même.

Ne vous méprenez pas, ma vie ne m'ennuie pas de sa monotonie (d'ailleurs, ma vie est loin d'être monotone, et elle ne m'ennuie pas !). Par contre, il y a un désagrément que j'aimerais voir disparaître au plus vite.
Une fuite, pour être précise.
Mais une belle...

Tout a commencé à mon emménagement, en avril, dans mon nouvel appartement. "Il y a juste une petite fuite d'eau sur l'arrivée d'eau chaude." Pas de problème. Après la perte des rouleaux de PQ posés près des dits tuyeaux, je me souviens aisement de ce tuyeau là, change le PQ de place, et relance l'agence.
Qui m'envoie le plombier une semaine plus tard. Soit.
Le jour dit, à une demie heure du rendez-vous, le dit plombier m'appelle pour m'annoncer son retard en raison d'une urgence/innondation...

 


Bref, un peu plus tard, il pénètre mon apartement, en compagnie de son apprenti pour réparer cette fuite.
Il constate d'emblé que ça ne va pas être tâche facile : les pièces sont vielles, de forme assez curieuse...
Il ferme tout de même le robinet. Fait craquer la peinture qui dissimulait sournoisement une fuite assez importante.

Verdict : "Bon, ben faut changer le robinet aussi. Donc il faudra couper l'eau chaude dans la monté de l'immeuble. Donc la facture sera élevée. Donc il faut faire un devis, le filer à l'agence qui fera suivre au proprio, et ensuite on revient."


Bon, c'est pas que je suis de mauvaise volonté, moi je veux bien, mais ça durera pas longtemps, hein, parce que là j'ai une -non, deux- fuites sur cette arrivée d'eau.
"Oh, vous inquiétez pas, on a mis 'urgent' sur le devis, il sera accepté dans la semaine, et on revient dans la foulée. En attendant, vous fermez le robinet quand vous n'êtes pas là."


Ah. Bien. Bon. Un café ?
Après avoir philosophé sur le système scolaire inadapté et quelques autres sujets de société des plus passionnants, mes deux plombiers s'enfuient, tels Mario et Luigi à l'assault d'autres pièces.

Le temps passa, et point de nouvelles. De temps à autres, un mot sur la monté d'ascenceur, prévenant de la coupure d'eau chaude pour le lendemain, ou la désagréable douche froide si l'on a pas remarqué la note, au choix.
Je relançais donc deux fois mon agence, parce que penser à ouvrir le robinet d'eau chaude pour prendre sa douche, c'est facile, mais par contre, penser à le fermer quand on en sort, c'est plus aléatoire.
Mais je restais sans nouvelles du plombier.

Seulement, une goutte d'eau a fait déborder le vase. Ces derniers temps, la fuite ayant empirée, j'ai remplacé le bac d'un litre par un seau de 7 litres (essentiellement pour pouvoir rester plus longtemps sous la douche... Non mais bridez donc votre imagination débordante !).
Mais ce matin là...
Ce matin là... J'ai oublié de refermer le robinet.
Et ce soir là...
Ce soir là... J'avais pas envie d'aller aux toilettes en rentrant. (Oui, parce que l'arrivée d'eau est située dans mes WC)
Ce n'est donc que quelques heures plus tard (maudite vessie, jamais pleine quand il faut !) que je remarquais que le seau était plein.
À ras bord.
En fait, il avait même débordé.
Les toilettes étaient presque complètement inondé.
Le PQ était imprégné d'eau.
Les visions croisés (magazine de vulgarisation scientifique, écrit par des chercheurs pour vous donner une idée de ce que fait la recherche en ce moment ! Très accessible, vraiment, c'est écrit pour tout le monde !) étaient irrécupérables.

Mais le brise coeur...
Le brise coeur, ce fut les BDs.
Fraichement ramenées là, d'ailleurs, car Guigui les avaient sorties pour les lire sur le canapé.
Les BDs, donc avaient bu l'eau.
Apparament, la vérité sur le déménagement avait eu plus soif que les Lanfeust de Troy, mais tout de même... (Par ailleurs, petite parenthèse pour mes amis éditeurs : les encres, ou le papier, ou je ne sais pas quoi, utilisés par Soleil, ils puent mais c'est une horreur !)

Bref, la cata.
Délaissant César à son code, Sand à sa correspondance et mon mémoire en l'état, je me précipitais pour fermer ce maudit robinet, mettre à l'abris ce qui pouvait l'être, jeter ce qui ne pouvait pas être ressucité, et éponger le sol.

Je passais ensuite à la réanimation de mes biens, épongeant les pages humides, les aérant, et je finis quelques minutes plus tard, entourée de mouchoirs humide, assise devant des blessés dans un état plus ou moins grave, n'ayant plus rien à faire qu'espérer une remise la plus complète possible.

Mais je ne me fais pas d'illusion.
La vérité sur le déménagement gardera des séquelles graves.

Le lendemain, je relançais urgemment l'agence, encore émue de l'innondation de la veille.
La très gentille dame chargée de tels inconvenients relança donc le plombier, qui renvoya la patate chaude vers ses confrères n'ayant pas fait telle opération sur la chaudière, et que ça devrait attendre jusque là.

Bon. Sachant que l'histoire traine déjà depuis plus d'un mois (enfin, si on s'en tient à la fuite du robinet, l'autre est beaucoup plus ancienne), dans combien de temps pourrais-je recommencer à me prélasser sous ma douche en tuant des ours polaires sans craindre d'oublier de fermer le robinet d'arrivée d'eau chaude ?

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