Je m'accordais aujourd'hui une journée de repos, lançant ma musique habituelle ces dernier temps, c'est à dire l'intégralité du contenu musical de mon PC, pour la plupart des CDs copiés à la va-vite de ma médiathèque personnelle restée en France, ou de quelques disques empruntés à la médiathèque française dublinoise, et ouvrant un livre gentillement prêté par Chloé, en savourant ce vrai jour de repos, où je m'interdit tout travaux.

J'avais pourtant commencé la journée en paressant sur le net, comme trop souvent ces derniers temps.
Et puis, j'ai vu OK.

Prise d'une soudaine nostalgie, je m'empressais de googler "Zéro Tués", afin de me replonger dans ce roman de Régis de Sa Moreira, et de repêcher quelques citations à distribuer plus tard, en bonne âme que je suis.

Le sentiment de nostalgie ne s'est pas évanoui pour autant, et je me retrouvais bien vite à me faire une tasse de thé, en considérant le seul livre de mon étagère ayant un style tout aussi léger : L'élégance du Hérisson, de Muriel Barbery.

Au bout de quelques pages, l'une des héroïnes est contrainte d'aller à la bibliothèque.
Et là, j'eus une révélation.
Les bibliothècaires savent.

Ils savent ce que vous lisez.
Ils savent ce que vous écoutez.
Ils savent même ce que vous regardez.
Et pour peu qu'ils soient voyeurs...

Bref, pour peu que mon bibliothécaire soit voyeur, il comprendra bien vite que je suis de gauche.
Les premiers livres que j'empruntais, je l'avoue, n'étaient pas un indice tellement parlant : à peine quelques Voltaires par ci, par là.
Puis, lorsque je fus repue de ce philosophe et de son humour désopilant, je passais à Marguerite Duras avec les impudents, puis je tentais Gracq, que j'abandonnais finalement, par manque de temps (également par paresse, je dois bien l'avouer), Pennac et Antigone d'Anouilh lorsque c'est MA bibliothèque qui me manque.
Je suis donc ambitieuse dans mes lectures...

Mais c'est dans mes écoutes que l'on devine bien vite que je suis de gauche : après avoir emprunté sans vergogne les quelques disques qui me manquaient de la variété française (Juliette, Zazie et quelques autres), j'entamais une boulimie de rock français lorsque mon disque dur externe m'abandonna lâchement à mon triste sort il y a quelques semaines.

J'empruntais donc à tout va Téléphone, Noir Désir, Louise Attaque et Luke afin d'avoir une ambiance musicale reflétant mon humeur massacrante devant la perte de toute ma culture audiovisuelle.

Cependant, j'emprunte également des DVDs : Le Promeneur du champs de mars, Les chansons d'amour, L'Esquive, quelques autres.

Les bibliothécaires sont des voyeurs.
Je le sais.
J'en connais.
Mais j'ai un plan.
Je vais changer d'habitudes.
Je me demande juste ce que je peux emprunter...

Mais ces petits plaisirs sont volatils.
Je tire généralement grand plaisir d'avoir une bibliothèque personnelle : je peux partager.
Partager une humeur, en prêtant un bouquin qui m'a fait sourire, partager une vision sur la vie, en prêtant un livre qui m'a fait considérer les choses sous un autre angle.
Bref, partager ma culture.
Et j'attends donc impatiemment mes retrouvailles avec ma bibliothèque.

En attendant, je m'en retourne à l'élégance du hérisson !
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