Après avoir achevé mes partiels, je les fêtais donc plus ou moins dignement, alternant soirées aux pubs, grasses matinées et prélassements au soleil. Car oui, aussi fou que cela puisse paraître, il a fait beau à Dublin.

Et pas juste un soleil timide : un vrai de vrai, qui tape fort et distribue les coups aussi généreusement que Sarko les billets de charter.
Bref, devant un tel ciel bleu, et avisant un jour de congé de Caro, je lui proposais tout de go d'aller visiter la Chaussée des Géants, haut lieu touristique irlandais qui manquait encore à mon palmarès.
Hésitante, mais le sourire aux lèvres, je me fis fort de la convaincre en peu de temps, grâce à ma rhétorique sans faille et à mon sourire enjôleur.
Je me retournai donc ensuite, pleine de charisme, vers nos autres compagnons pour leur proposer une place dans l'expédition.

C'est donc à quatre que nous partîmes pour Belfast : Caro, Sebastien, Chloé et moi.
Arrivés à Belfast, nous rejoignîmes sans grands détours l'auberge. Et oui, mon sens de l'orientation est sans faille.
Après avoir déposé nos maigres bagages, nous questionnâmes le maître des lieux où nous pouvions passer une agréable soirée dans cette ville aux rues désertes (ce qui est étonnant, pour nous pauvres citadins qui venions tout juste de quittez la mégalopole de Dublin, qui ne dort jamais).

L'aubergiste nous ayant recommandé cinq endroits aussi attrayant les uns que les autres, nous nous dirigeâmes vers le premier.
Qui était fermé.

Pestant contre la fatalité, nous entrâmes dans la taverne juxtant ce pub, et bien que l'endroit était fort sympathique, il n'offrait nulle place pour soulager nos pauvres jambes, fatiguées de tant de marche, et qui appréhendaient le lendemain.
Nous quittâmes donc cet établissement au son de la contrebasse, et nous dirigeâmes vers la taverne suivante de la liste de l'aubergiste.

Nous eûmes le plaisir de découvrir un pub de caractère, sorte de croisement entre un bar habituel et un bistrot PMU, à la décoration hétéroclite.
Le bar habituel pour la population jeune, et même quelque peu décalée (on notera d'ailleurs le serveur punk), et le côté PMU pour la bande de personnes plus âgées, qui plaisantaient bruyamment autour d'une pinte.
En fait, je doutais qu'ils en fussent à leur première... Mes soupçons furent confirmés lorsque l'un de ces personnages vînt entamer la conversation, clamant haut et fort qu'il était un vrai irlandais, pas comme ces bastringues dublinoises, non mais pour qui ils se prennent vraiment là bas, après tout il ne faudrait pas oublier d'où on vient, mais franchement.
Bon, je vous traduit de mémoire et à peu près, mais le message était bien celui-là !

Après quelques heures, las de tant d'émotion, nous rejoignîmes notre gîte pour une nuit de sommeil honnêtement gagnée.
Mais mon sens de l'orientation est plus performant que mon habileté à utiliser un réveil, et c'est avec une bonne demi heure de retard que nous nous levâmes précipitamment pour nous ruer sur le bus sensé nous mener vers le but de notre périple.
Malencontreusement, nous nous trompâmes de bus, mais découvrîmes mon erreur à temps pour sauter in extremis dans le bon car.

Nous arrivâmes donc sans encombre après 3 heures de trajet à la chaussée des Géants, cette formation volcanique propre à faire rêver tous les geeks de la terre, les fans de mythologie comme les hérétiques de géologie.
Après avoir arpenté ces lieux, nous nous retranchâmes hors de porté des rayons du soleil vers les quelques échoppes touristiques, où nous pûmes dépenser nos derniers pounds en nous rafraîchissant avec quelques glaces de bon augure.


Ceci fait, il nous restait bien une heure à tuer avant de reprendre le bus en sens inverse, et Chloé proposa la réalisation d'un petit film explicatif sur la chaussée des Géants.
Promis, dès qu'il est monté, il accompagnera ce billet.
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