J'aime voyager.
Les voyages forment la jeunesse.

J'aime traverser les frontières.
Ça ouvre l'esprit à d'autres cultures.

Mais seulement voilà, je n'aime pas les administrations.
Mais seulement voilà, on ne passe pas les frontières sans papiers... Quoique.
Et, bien que j'ai refait ma carte d'identité avant de partir, il me faut un passeport pour quitter l'Union Européenne.
Et, pour obtenir ce passeport, il faut retourner à la mairie.
Faire face à l'administration à l'inertie légendaire...
Je profitai des vacances de Noël pour m'acquitter de cette tâche.

Je commence à m'y habituer, ceci dit, par la force des choses.
Avoir envie de bouger peut vous pousser à faire bouger les choses aussi.
Mais là...

Je me rendis une première fois à l'hôtel de ville, glaner les quelques documents que j'allai avoir à remplir.
Je receuillis les dits documents, et m'en retourna le lendemain à la mairie, me demandant si l'extrait d'acte de naissance que constitue le livret de famille sera suffisant. Me disant également qu'il n'y a pas de raisons. Après tout, ça avait bien suffit pour la carte d'identité...
Je m'assoyais donc sur les fauteuils-bancs inconfortables de la mairie, en sortant un bouquin. Lorsque mon tour fut arrivé (ce qui fut étonnamment rapide), je m'assoyais sur la chaise que l'on me présentait (fort gentiment d'ailleurs. Comme quoi il y a aussi des gentilles madames dans les mairies), en présentant les photos sur lesquelles je ne souris pas (requête expresse, je n'allais pas aller contre), l'extrait d'acte de naissance, les factures, la lettre des parents, les 60€ de timbres fiscaux...

"Ah, mais maintenant c'est un acte de naissance avec filiation complète, qu'il faut."
Ah. Bien. Bon, bah je repasserai. Bon après-midi.

De retour à la maison, je m'empressai de commander le dit acte de naissance avec filiation complète par internet. Je ne le trouvai point sur e-bay, mais la mairie de Paris a un service informatique assez important pour me permettre de recevoir le bout de papier quelques jours après.
Le 31/12/08.
Je me rendais donc dès le 2 à la mairie.

"Ah, mais maintenant c'est 88€."
Ah. Bien. Bon, ben direction le bureau de tabac le plus proche, vous gardez le dossier sous le coude, je reviens dans 10 minutes.

Dix minutes plus tard, je revins donc, plus pauvre de 28€, mais pleine d'espoir.
J'entamai donc, pleine d'espoir, une longue plaidoirie visant à faire en sorte d'obtenir mon passeport avant de quitter mon pays pour Dublin.

"Ah, mais maintenant c'est un mois minimum pour le passeport."
Ah. Bien. Bon, comment on procède ? Une procuration... Non, la remise se fait en main propre. Ceci dit, on peut l'envoyer à Dublin.

Je retournai donc à mes études à Dublin.
Et il y a quelques jours, je reçu un papier me demandant de venir retirer mon passeport à l'ambassade.
Étant prévenant tout plein, il y avait même l'adresse de l'ambassade sur le papier.
Oui, car c'était bien un papier.
Une feuille A5.
Un vulgaire imprimé, coché au feutre noir.
Genre autorisation parentale de collège.

Je ne me vexais point pour autant, et planifiai dès lors ma visite à l'ambassade.
Qui n'est ouverte que de 9h30(am) à 12h(am) du lundi au vendredi.
Seulement moi le matin j'ai cours.
Tous les matins.
Mais le lundi, je ne commence qu'à 11h.

Je ramassai ma carte, évaluai la distance...
Bon, ça va, 1/4 d'heure de vélo de TH. Si je ne me perds pas.

Je prévoyai donc 1/2h de trajet, 1/2h pour récupérer mon passeport, 1/2h pour rejoindre TC. OK. Faisable. Je me levai donc vers 8h pour accomplir tout cela. Enfin... Je me réveillai à 8h. Et me levai une heure plus tard. (Comme d'habitude, me direz-vous.)
Je pris donc une douche rapide mais stimulante, autant du moins que le thé (oui, je ne bois pas de café. On ne sait jamais, ça pourrait me réveiller) brûlant que j'avalai moins qu'il ne traversa ma bouche et mon œsophage. J'enfourchai ensuite mon fidèle destrier pour combattre, carte d'identité au poing, la machine administrative.

Arrivée sur place, j'attachai mon vélo, avant de sonner au portail du consulat.
De resonner.
De reresonner.
De voir le portail automatique s'ouvrir.
D'entrer.
De voir dans la salle d'attente 8 personnes attendant (dont  un bébé et une enfant en bas âge. Qui m'a sourit. Que faire quand on ne peut pas s'enfuir ? Le tirage de langue me semble risqué...).
De constater qu'une madame s'engueulait fort consciencieusement avec les gentils messieurs-dames de l'autre côté de la vitre sur tous les sujets qui n'étaient pas de leur ressort.
Et d'apprendre que ça durait depuis 20 minutes.

Comment trouver un emploi à Dublin.
Comment toucher l'équivalent des ASSEDIC à Dublin.
Où trouver des informations.
Bref, tout sauf passeport et paperasse administrative.
Tous, sauf ce qu'on peut demander à l'ambassade.

Bref, après 30 bonnes minutes d'énervements vains, le gentil monsieur laissa la place à la gentille madame, et demanda si quelqu'un était venu retirer un passeport, et/ou un visa.
Je jetai un œil autour de moi (j'étais tout de même l'une des dernières arrivées) avant de me lever et de présenter ma carte d'identité prestement au gentil monsieur énervé.
En 2 temps (cherchage de passeport, donnage de passeport), 3 mouvements (vérification d'identité, signature, remise d'attestation), j'empochai mon passeport, et me rendai à ma fac.

Avec 1/2h de retard, je renonçai au cours de 11h pour aller raconter mes déboires à Chloé, en salle info...

Vous me direz que pour troquer une semaine de grisaille dublinoise pour une semaine de soleil marocain, ce n'est pas cher payé.
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