Jeudi, je reçois un mail m'informant que le seul cours de la journée de vendredi était annulé.

J'envisageais donc une journée de détente normale (ce qui inclut grasse mat', cuisine et lecture), une tasse de chocolat chaud (à défaut de vin chaud) à la main, en envisageant de (faire semblant de) travailler sérieusement mes projets en cours.

Mais ma vision du vendredi bascula avec un texto me demandant si j'étais toujours intéressée pour visiter Belfast le lendemain. Rendez vous 9h.
Bien.
Pas de grasse mat'...

Je mets dont mon réveil en marche, me couche en me préparant psychologiquement au réveil du lendemain.
Oui, le réveil est une épreuve si dure pour moi qu'il faut que je m'y prépare psychologiquement la veille.

Mais je me levais en temps et en heure, et rejoignais mes camarades au lieu convenu.
Enfin, mes camarades...
Tout du moins, certains d'entre eux.

Car notre chauffeur, lui, s'est retrouvé coincé dans les bouchons.
Avec notre moyen de transport. (Vous pensez bien qu'on serait partis sans lui, sinon.)

Après m'être installée sur le siège du copilote (qui, dans une voiture française, a une réelle utilité), je me fis un devoir de surveiller la route.
Nous arrivâmes donc sans encombre en terre d'Ulster. Par ailleurs, j'ai remarqué que nous avions atteint cette contrée grâce aux charmants policiers, dont les uniformes sont tellement plus seyant que ceux des officiers de la république d'Irlande.
Après mettre rincée l'oeil (pour voir la route un peu mieux), je remarquais d'autres différences.

D'abord, toutes les distances sont indiquées en yard, miles et toutes autres sortes d'unités inutilisables ailleurs. Mais avec un SI, on mettrait Paris en bouteille.
Ou des satellites sur Mars.

Je réserves les autres différences pour les piétons.

Bref, je profitais du paysage et des jardins intérieurs des maisons (là bas, rien n'est neuf, et l'on ne construit pas une cabane dans l'arbre, mais l'on fait pousser l'arbre dans la maison. Comprenne qui pourra.) pour les quelques miles qui restaient.

Arrivés aux alentours de Belfast, j'avisais un panneau "City center" que le pilote n'avait pas remarqué, et après une manoeuvre digne des plus belles courses poursuites, nous parvînmes à entrer dans la fameuse cité.

Ayant réveillé les deux marmottes de la banquette arrière (oui, ma faune natale me manque), nous nous mîmes en quête de l'office de tourisme, histoire de ne pas se perdre bêtement dans la jungle urbaine. Surtout que cette faune la est nettement plus dangereuse que celle à laquelle j'étais habituée. Mais j'y reviendrais...

La différence que nous perçûmes en tant que piétons fut que nous n'étions pas sifflés. Car au cas où vous l'ignoreriez, les passages piétons de Dublin sifflent les passants pour leur indiquer qu'il est temps de changer de bord. On s'y habitue très vite, notamment quand on passe son temps à textoter tout le monde.

Nous nous sommes ensuite restaurés, pour pouvoir affronter l'histoire.
Car Belfast a affiché son passé aux murs, pour mieux rappeler aux passants que ce n'est pas pour rien que les voitures de police sont blindées.


Nous nous replongeâmes donc dans la guerre, afin d'avoir un tour d'horizon de la culture environnante. En cela, nous fûmes aidés par la providence, qui jugea bon de placer sur notre chemin une descente de police dans un quartier que nous traversions pour rejoindre le centre-ville à la tombée de la nuit.
Nous nous éloignâmes prestement, empruntant un pont pour traverser l'autoroute, magnifique serre grillagée, décorée de bouteilles (cassées, de préférence), bâtons et autres chaises.

Ayant atteint notre destination, nous nous accordâmes une courte pause autour d'un chocolat chaud et de quelques potins. Nous nous mîmes ensuite en quête d'une occupation susceptible de nous occuper jusques au soir.
En cela, le centre commercial s'imposa à nous comme une évidence (enfin, surtout à Caroline), les magasins ayant l'avantage certain de nous abriter du froid (oui, il neigeait à Belfast) jusqu'à 20h30.

Nous écumâmes donc Oxbow, H&M et autres enseignes.
Surtout H&M, d'ailleurs.

J'y ai trouvé un chapeau...
Et je ne saurais être une vraie sadique sans un chapeau sur la tête. Ca sert à cacher mes intentions... Sinon, comment pourrais-je être vraiment sadique ?


Mais comme j'hésitais à investir, nous quitâmes cet abris pour poursuivre notre shopping.
Caroline a ensuite entamé une longue litanie, sensée me guider dans ma quête.
« Mathilde, elle a pas d'organeuh. »

Succombant finalement à cet assaut, je me ruai pour couvrir mes pauvres oreilles de ce fameux chapeau, pendant que mes camarades s'embaumaient les narines d'odeurs, tout en jetant des regards sceptiques aux pots de peinture tenant les stands de maquillage.

Nous passâmes donc notre soirée dans un charmant pub, tandis que mon chapeau passait de tête en tête, autour d'une Erdinger bien méritée.
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